Historique

« Chargée par Joseph Roux, quelques années avant sa disparition, de veiller sur l’A.S.A. dont l’existence semblait alors être menacée, j’ai repris le flambeau transmis par un descendant des « pionniers » de l’A.S.A. Pour une fille tout juste arrivée de la ville, l’honneur était grand et la responsabilité lourde.

Au delà de la personnalité attachante des membres qui m’ont accordé leur confiance pendant 9 ans et de l’intérêt à conserver une structure distribuant de l’eau dans des conditions financières intéressantes, je me suis surtout sentie investie du devoir de poursuivre – avec modestie- l’histoire écrite par les habitants de Rouillas Bas et du Lot depuis 1946.

Les statuts ont été consolidés et déposés en Préfecture en 2009 ; le plan complet informatisé des réseaux et installations est en voie d’être achevé et nous proposons aujourd’hui un site internet pour mieux informer nos adhérents.

C’est grâce au travail d’une équipe soudée que tout cela a pu être réalisé ; bénévoles, nous essayons d’être chaque jour à la hauteur de vos aspirations avec un dévouement et un désintéressement qui compensent largement les imperfections dont vous nous faites parfois grief.

La nécessité de considérer l’eau comme un bien précieux s’impose dans toutes les activités de notre société et dans nos usages domestiques. Beaucoup de communes réfléchissent comment récupérer la gestion de leurs réseaux qu’elles ont délégués à des gestionnaire privés.

Dans ce contexte, gérer nous-mêmes notre réseau n’est pas un réflexe de « village gaulois » mais une démarche responsable menée, par, et au plus près, des usagers du service. Nous devons tous ensemble veiller à ce que cela puisse continuer. »

Michèle CARPENTIER

Un peu d’histoire.

Le 5 février 1946, les habitants des villages de Rouillas et du Lot ont décidé de constituer l’ « Association syndicale libre pour l’amenée d’eau aux villages du Lot et de Rouillas ».

Directeur : René MERCIER
Directeur Adjoint : Antoine AUDEBERT
Secrétaire : Francisque FOUILLARAT
Secrétaire adjoint : Jean-Marie ROUX
Suppléants : Emmanuel VAURY – Léon Mercier – Basile GUITTARD

Jusqu’alors les habitants puisaient l’eau pour leur consommation au ruisseau ; cette association a été créée pour réaliser un réseau d’alimentation en eau potable.

M. MICHEL, ingénieur et M. GRAND, architecte, ont établi un projet à partir d’une source donnée « dans un geste désintéressé et magnanime » (extrait du procès-verbal de l’Assemblée générale du 11 avril 1946) par René MERCIER.

Les premiers statuts.

Le captage puis le réseau et le réservoir ont été exécuté par les habitants conformément aux statuts dont voici la retranscription intégrale :

Article 1 : Les membres de l’Association devront en principe participer aux travaux de terrassement.

Article 2 : Les adhérents qui ne peuvent participer aux travaux de terrassement devront verser une somme équivalente à la valeur du travail fourni par chacun de ceux qui y participeront (montant total des travaux : 800 000 F)

Article 3 : Les PG (prisonniers de guerre) du commando communal devront être exclusivement employés aux travaux d’adduction d’eau

Article 4 : Les outils devront être fournis par l’employeur du PG qui devra les faire réparer et entretenir à sa charge

Article 5 : Les burins, barres à mine et tous autres outils pour travaux spéciaux seront fournis et entretenus par l’Association

Article 6 : L’Association décline toute responsabilité en cas d’accident qui surviendrait aux adhérents ou à leurs employés

Article 7 : Les adhérents ayant une spécialité pourront être employés dans leur spécialité

Article 8 : L’horaire des journées est établi comme suit :
_ Début : matin 8h30 soir 14h
_ Fin : matin 12h30 soir 18h

Article 9 : Des pénalités pourront être appliquées en cas d’insuffisance de travail : 1er avertissement, 2ème avertissement et le 3ème avertissement entraînera la perte d’une journée de travail
Article 10 : La journée d’un homme et d’un attelage comptera double

Article 11: Les retards ne seront pas tolérés et pourront faire l’objet d’un avertissement comme l’insuffisance de travail

Article 12 : Une seule prise d’eau sera décomptée pour les bâtiments d’habitation et d’exploitation du même propriétaire

Article 12 bis : L’adhérent possédant plusieurs maisons d’habitation devra prendre autant de prises d’eau distinctes qu’il aura de maison non mitoyennes distinctes

Article 13 : Une cotisation d’entrée de 500 F sera demandée à chaque adhérent dans le but de subvenir aux menus frais et vacations

Article 14 : Un compte rendu financier sera fourni en assemblée générale par le trésorier

Article 15 : L’indemnité forfaitaire de déplacement est fixée à 250 F par jour et le temps de déplacement décompté sur les travaux

Article 16 : Les adhérents ne devront sous aucun prétexte fournir l’eau aux non adhérents

Article 17 : Les décisions prises en assemblée générale seront valables et applicables quand le quorum sera atteint

Article 18 : Il n’est en principe et sauf dégâts importants, accordé d’indemnités aux adhérents

Article 19 : A compter du dix-sept février à 24 heures une cotisation supplémentaire d’entrée de 2 000 F sera exigée par tous ceux qui désireraient adhérer au projet

Article 20 : Quand sciemment ou volontairement un adhérent aurait causé un préjudice moral ou matériel à l’Association, il pourra être tenu à des dommages et intérêts ou se voir exclu de l’Association par une assemblée générale réunie à cet effet.
La convention avec le SIVOM de la région d’Issoire

Le débit de la source utilisée était estimé en 1947 entre 10 et 20 litres seconde ; il diminua et divers stratagèmes furent employés pour réalimenter la pompe. En 1949 les pompiers sont amenés à pomper deux autres sources pour alimenter le réservoir du captage mais le débit obtenu n’est plus que de quelques litres seconde. Ce n’est qu’en 1950 que la situation revient à la normale.
Lors de l’assemblée du 28 août 1956, les membres émettent des réserves sur les travaux de captage réalisés par la SIVOM d’Issoire en galerie sous la cheire d’Aydat dont ils craignent qu’ils aient des répercussions sur le débit de leur captage.

Une convention est alors établie entre le SIVOM et l’ASA le 31 décembre 1958.
Dans cette convention il est stipulé que le SIVOM devra mettre tout en œuvre pour que toute diminution du débit sur Rouillas soit compensée pour que les usagers n’en ressentent aucune conséquence.
Le débit cédé par la section de Rouillas au SIVOM est fixé à 32 l seconde majoré du débit nécessaire à l’alimentation de Ponteix.

L’arrêté préfectoral du 7 mars 1957, prévoit que dans le cas où la nappe souterraine ne permettrait plus l’alimentation des villages de Rouillas et du Lot, le SIVOM devrait assurer à ses frais l’alimentation de ces deux villages selon un périmètre défini précisément.

Une nouvelle convention du 24 septembre 1993 vient confirmer ces dispositions :
– débit cédé par l’ASA au SIVOM : 32l/s + débit nécessaire pour Ponteix
– fourniture gratuite par le SIVOM à l’ASA de l’eau nécessaire pour l’alimentation sur un périmètre délimité
– traitement aux UV de l’eau fournie par le SIVOM
– en cas de besoin, et sans que cela ne puisse avoir de conséquence sur la pression d’eau du réseau de l’ASA, cette dernière autorise un piquage de diamètre 30 sur son réseau au profit du SIVOM avec un débit limité à 2l/s.

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